Précédent
Suivant

Les continents visités

Les continents visités


Europe

À l’instar de l’Allemagne, l’Europe tient toujours une place prédominante dans la carrière du compositeur.


Ses allées et venues outre-Rhin témoignent des impératifs d’une carrière qui ne peut se passer de l’Allemagne malgré le climat d’hostilité et de revanche introduit par la défaite de 1871.

Aux séjours à l’étranger s’ajoute la fréquentation en France de Marseille, de Menton, d’Aix-les-Bains, de Chamonix, de Dieppe, de Lyon, des Sables-d’Olonne et de Paris où le musicien réside ponctuellement, lui qui se contente d’y louer un appartement.

 

Plus tard, le compositeur fréquente les villes de Monte-Carlo, de Francfort, de Turin, de Lausanne, de Londres, de Cesena, de Bruxelles et d’Heidelberg.


Son unique séjour en Grèce témoigne des interactions diplomatiques qui se jouent en l’occurrence dans le règlement d’une Première Guerre mondiale qui se prolonge dans la lutte gréco-turque pour l’hégémonie en mer Égée. La montée à l’Acropole du musicien résonne une cinquantaine d’années plus tard avec la « prière » d’Ernest Renan.


L’émouvant portrait collectif qui témoigne de sa venue à Cesena, en Italie, en septembre 1911, le montre manifestement heureux, très entouré d’artistes et d’admirateurs fiers de recevoir ce « monstre sacré ».


De son côté, le prince Albert Ier de Monaco agit en mécène et facilite l’exécution dans son propre Opéra des ouvrages lyriques du maître. Il commande même une partition au musicien pour l'inauguration du Musée océanographique. Elle s'intitule : Ouverture de fête et a été composée au Caire en 1910.

Il se rendra aussi en Espagne et très régulièrement aux Canaries à partir de 1888, ses dessins de paysage de Las Palmas illustrent son goût pour ces îles où il séjournera pour la douceur du climat. Il y puisera également une inspiration musicale incarnée par Les Cloches de Las Palmas.


Afrique du Nord

La fréquentation de l’Égypte (où il se rend à seize reprises), de l’Algérie qu’il rejoint vingt fois, répondent autant à des besoins ou choix personnels qu’à des impératifs de carrière.

De la même manière, les Français d’Algérie perçoivent les venues de Saint-Saëns comme une preuve de leur francité et comme le témoignage de leur ancrage dans une France unique mais coupée en deux par la Méditerranée.

Le décès du compositeur intervenu à l’hôtel de l’Oasis à Alger en décembre 1921 témoigne in fine de son attachement à l’Afrique du Nord française.

 

Amérique du Sud

La période allant du début du XXe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale constitue le moment fort des pérégrinations du musicien qui se rend en tournée jusqu’en Amérique latine, au Brésil, en Argentine et en Uruguay (en 1899, en 1904 et en 1916).

Il y recevra d’ailleurs de nombreuses décorations honorifiques et des cadeaux somptueux comme en témoigne cette édition limitée de La Divine Comédie de Dante offerte par le Comité Italien de la Guerre, alors établi en Argentine.

 

Amérique du Nord

La Grande Guerre ne met pas un terme à ses déplacements, lui qui se rend en 1915 aux États-Unis à ses risques et périls (la traversée de l’océan Atlantique devient très dangereuse) afin de visiter l’Exposition internationale de Chicago intitulée « Panama-Pacific ».

Saint-Saëns compose à cette occasion Hail California ! et attire l’attention du monde et des États-Unis encore neutres sur le sort de la France en lutte contre l’Allemagne.

Voyager revient aussi à exercer un patriotisme et à flatter le sentiment d’appartenance nationale des Français expatriés qui forment des « colonies » selon le vocabulaire diplomatique de l’époque.

Il apprécie de jouer sur les pianos de la marque Steinway dont le première fabrique a été créée à New-York en 1853.

Asie

Le début des années 1890 est marqué par ses deux séjours asiatiques à destination de Ceylan et de l’Indochine accessibles depuis le canal de Suez qui relie plus facilement l’Occident à l’Orient.

 

Il y séjourne trois mois et il loge à Monte Lavinia, non loin de Colombo, puis à Kandy. Il étudie la botanique et entreprend la transformation de l’opéra Proserpine dont le matériel avait disparu dans l’incendie de la Salle Favart (Paris, 1887). Saint-Saëns doit écourter son séjour à Ceylan où il souffre du climat tropical trop humide.

 

Suite : "Les oeuvres inspirées du voyage"